La tradition liturgique française est le produit d’un héritage pluriséculaire, essentiellement d’origine ashkénaze mais qui trouve également ses sources dans la liturgie séfarade portugaise.

Cette tradition a été « mise en musique » à la fin du XIXe siècle par les autorités consistoriales de l’époque dans le double objectif de transmettre ce patrimoine exceptionnel mais également d’unifier le rite sur l’ensemble du territoire français.

Cette tradition est ainsi conçue pour Hazan (ministre-officiant), orgue et chœur mixte pour tous les offices.

Malheureusement, deux tendances actuelles dans la communauté juive mettent en péril cet héritage. L’orthodoxie croissante d’une partie de la communauté a conduit à chasser l’orgue et les chœurs mixtes des synagogues consistoriales depuis maintenant plus de 40 ans, date à laquelle cette tradition liturgique n’a plus été enseignée au sein du séminaire israélite de France de la rue Vauquelin à Paris. Ensuite, la montée en puissance d’une forme « charismatique » du judaïsme conduit également à repousser toute idée de tradition musicale pour préférer des improvisations et l’idée d’un office reposant plus sur un « show » qu’à une prière.

Pourtant, la tradition liturgique française est un pan essentiel de l’identité juive : la tradition musicale parle à nos âmes et permet d’élever la prière. Elle est une porte d’entrée essentielle dans celle-ci. Les chœurs permettent aux fidèles de prier en les éduquant à la prière. La tradition liturgique est également un pont entre les générations : les petits-enfants chantent les airs avec leurs grands-parents et toute la famille est réunie autour de cette tradition.

C’est la raison d’être de l’Association Kol Nidré que de transmettre et diffuser ce patrimoine liturgique au travers d’offices, de concerts ou de conférences portant sur le tradition musicale. Elle se veut comme un pont entre toutes les tendances du judaïsme afin de permettre à tous d’accéder à ce patrimoine commun.